Word World (par Jacques Demorgon)

a./ En 1996, Complexité des cultures et de l’interculturel, traite déjà dans sa dernière partie de l’histoire interculturelle des pays : Allemagne, États-Unis, France, Japon.

b./ Deux ans après paraît L’histoire interculturelle des sociétés. (1998) qui ajoute l’étude de la Grande-Bretagne.

c./ Mais, surtout, L’histoire interculturelle des sociétés, deux ans avant L’Interculturation du monde(2000), fait droit à plusieurs fonctionnalités fondatrices présentées dans leurs évolutions historiques.

d./ Plusieurs chapitres font écho à telle ou telle mise en évidence, dans l’histoire identitaire évènementielle toujours singulière, de grandes fonctions générales à partir d’auteurs et d’œuvres fondatrices.

e./ Ainsi,l’écologie préhistorique et antique traitée par l’anthropologue américain Marvin Harris : : Cannibales et Monarques).

f./ La communication en relation aux pouvoirs et à leur structuration de l’échange humain, communication historique évolutive triplement codée (territoire, royauté, économie avec « codage, décodage incessant » (Deleuze et Guattari : L’anti-Œdipe : 1972).

g./ La violence mimétique avec (René Girard : La violence et le sacré : 1972).

h./ L’auto-organisation des liens sociaux à la jonction du politico-économique et du techno-médiatique pour laquelle Régis Debray (post-McLuhan) invente une nouvelle discipline de connaissance : la médiologie. Elle découvre l’interdépendance conflictuelle évolutive des « média-sphères » : oral, religieux, politique ; écrit, science, économie et technique.

i./ En l’absence de cette accessibilité de l’histoire fonctionnelle au cœur de l’histoire identitaire évènementielle toute l’histoire humaine reste incompréhensible.

j./ Seule une rétrospective historique intelligible, fondée, permet des réactions préventives possibles, hors desquelles l’histoire donne l’impression de suivre un cours imperturbable. Même si le résultat tarde à venir, il est, au final, toujours brutal et tragique.

k./ À preuve, après l’impérium catholique romain, on a les horribles Guerres de religion de Quatre-vingt et Trente ans mêlées.

l./ Après l’impérium de l’Europe antagoniste colonisatrice du monde, on a le cumul monstrueux de 14-18 et 39-45.

m./ Et, au 21esiècle, douze après le renforcement de la globalisation économique de l’occident étatsunien, c’est le 11 septembre 2001.

n./ C’est la raison pour laquelle, lors de sa 2e édition, L’histoire interculturelle des sociétés (2002) n’a pas hésité à s’ajouter une postface développée, au sous-titre explicite :Pour une information monde. Lecteur du livre, Henry Panhuys (2005), présentant la troisième partie (p. 271-527) de son ouvrage La fin de l’occidentalisation du monde ? De l’unique au multiple, écrit : « Cette troisième et dernière partie s’inscrit tout entière dans le cadre d’une histoire interculturelle des sociétés dont J. Demorgon nous a fourni une remarquable synthèse méthodologique » (p.271). Peu après, il précise « dans cet ouvrage de synthèse qui devrait faire date, J. Demorgon montre que l’histoire des sociétés a été, est, et ne peut qu’être interculturelle » (p. 275).

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