a./ De même que l’on pouvait s’étonner du lien entre la raison « multi, trans, inter » culturelle et la raison historique, on peut de nouveau s’étonner du lien, apparemment soudain, entre raison historique et raison scientifique.
b./ Faute d’avoir compris la portée étendue des travaux de David Cosandey. Qu’est-ce qui n’a pas été compris ?
c./ D’abord, la méreuporie. Étymologiquement, « division avec bonne issue ». Qu’est-ce que ce morcellement, cette parcellisation ou division « avec bonne issue » ?
d./ Au plan de l’histoire identitaire, c’est une division entre pays rivaux plutôt voisins et de culture apparentée. Ils se font même la guerre, chacun pensant avoir le plus de chance de l’emporter sur l’autre ou les autres.
e./ Au plan de l’histoire fonctionnelle, ces pays relèvent de situations, sinon similaires, du moins analogues, comparables.
f./ Soit d’ordre politique : caractéristiques territoriales, organisations administratives et militaires sont analogues.
g./ Soit d’ordre économique : niveaux et diversités des richesses et ressources ne sont pas très différents. Nous sommes bien dans la Raison historique.
h./ Pourtant, la Raison scientifique va s’y insérer comme naturellement. C’est tout le secret de la méreuporie !
i./ Les équilibres économiques et politiques et les données culturelles communes aux belligérants, font que leurs rivalités, y compris guerrières, ne conduisent pas facilement à la victoire rapide de l’un sur l’autre, ou les autres.
j./ Les conflits durent, faiblissent, voire s’arrêtent, plus ou moins longtemps, reprennent et ainsi de suite.
k./ Dans ces intervalles, les gouvernants stimulent leurs chercheurs, savants et techniciens. Pour en obtenir découvertes scientifiques et inventions techniques leur donnant le grand (ou petit) plus qui leur manque pour l’emporter enfin.
l./ On observe ainsi ce qu’il faut bien nommer une conversion d’antagonismes. Découvrir et comprendre celle-ci n’est pas évident, d’autant plus qu’elle est double et inverse.
m./ On a d’abord des antagonismes militaires destructeurs des personnes et des biens de l’ennemi. Ces antagonismes sont au moins momentanément pondérés, tempérés sinon suspendus. Ils sont alors remplacés par la recherche d’antagonismes constructeurs cachés dans le réel que l’on explore pour les trouver.
n./ Quand ils le sont, ces antagonismes « neutres » ou régulateurs naturels vont fournir la base pour construire des engins susceptibles eux d’être maintenant destructeurs de l’ennemi et de ses biens. Ainsi, des leviers, des explosions naturelles grâce à la poudre, vont permettre les fonctionnements de bombardes.
o./ On voit clairement le double mouvement. On passe d’abord des antagonismes guerriers destructeurs à des antagonismes présents dans les constructions naturelles découvertes par les chercheurs. On utilise alors les moyens à l’œuvre dans ces constructions naturelles pour les transformer en engins techniques destructeurs.
p./ Il faut encore comprendre que toute cette ambiguïté humaine n’est pas sans relation avec le caractère indécidable des ressources naturelles. Ainsi, la bombe atomique qui a été utilisée pour détruire des humains ennemis serait un moyen précieux pour détruire, dans sa course, avant qu’il n’atteigne la terre, un astéroïde menaçant. La nature implique un fonctionnement antagoniste « ouvert, fermé ». Les êtres humains ont la possibilité d’en user eux-mêmes de façon diversement « ouverte, fermée ». Nous y revenons ci-après : § 7.