a./ La nécessité de l’approche dimensionnelle se comprend mieux pour tout ce qui concerne les dimensions à dominante quantitative. C’est ainsi le cas pour les niveaux d’une culture. On peut même se demander si l’on ne verse pas déjà dans le culturalisme quand on parle d’« une culture ». La référence à des niveaux a pour but d’éviter cette déviation culturaliste. Elle précise que la culture n’est pas automatiquement généralisable à tous ses niveaux d’extension : personne, groupe, couche sociale, région, société globale.
b./ Si l’approche dimensionnelle est toujours délicate à manier, elle est souvent aussi fort laborieuse et longue à mettre en œuvre. Ainsi, la temporalité d’une culture requiert pour le passé des connaissances théoriques et pratiques : archéologie et datation, paléontologie, géohistoire, génétique des populations, ethnolinguistique.
c./ Pour ce qui est de son actualité évolutive, les ressources disciplinaires sont plus connues mais très nombreuses : psychologie, sociologie, démographie, économie, linguistique, esthétique, politologie, géographie, etc.
d./ Il est aussi quasiment impossible de ne pas référer les cultures à leurs dimensions démographiques. Celles-ci sont d’ailleurs toujours à relier aux autres dimensions. Ne prenons qu’un exemple à propos des dimensions linguistiques. Plusieurs évolutions démographiques liées à d’autres géopolitiques sont impliquées dans la place et le devenir des langues-cultures à l’échelle de la planète.
e./ Rappelons les dimensions proposées par Louis-Jean Calvet (1999). Dans son « modèle gravitationnel », il distingue « une langue « hyper-centrale » (l’anglais), plusieurs langues « super-centrales » (français, espagnol, chinois, hindi, malais, etc..) puis « entre cent et deux cent langues « centrales ». Enfin, « quatre à cinq mille langues périphériques ».