a./ Le projet critique de J. D. s’affiche à la une de ses livres lorsque Complexité des cultures et de l’interculturel, lors de la 2eédition (2000) s’ajoute un sous-titre : Contre la pensée unique.
b./ Après le dérèglement accru des relations internationales qui culmine avec le 11 septembre 2001 (effondrement du World Trade Center),ce sous-titre devient dans la 3eédition (2004) : Contre les pensées uniques.
c./ Cette perspective le conduit à présenter, en 2005, Critique de l’interculturel. L’horizon de la sociologie. Il s’agissait de reconnaître l’invention nécessaire d’une sociétologie traitant des sociétés singulières avec leurs multiples variations.
d./ Elle n’était possible que si l’on produisait une genèse sociologique historique exigeante. L’histoire se révélait inventive de grandes fonctions. Et c’était à travers elles que les acteurs humains inventaient leur histoire.
e./ Les trois principales de ces grandes fonctions concernaient les (dé)régulations des « actions, passions, réactions, inventions » ; les dynamiques d’unifications rivales religieuses politiques, économiques puis informationnelles ; les formes d’orientation externes et internes des sociétés.
f./ J. D. les nomme les trois grandes figures de l’humain en raison de leur puissance d’interculturation à la source des évolutions sociétales. Leur importance se confirme dans « Une épistémologie sans frontières : complexité des antagonismes : de la nature à l’histoire.Synergies France n°4/2005. Contacts des Langues et des espaces ; frontières et plurilinguisme, pp. 77-104).
g./ Le problème médiatique était que cette fondation décisive de l’interculturation historique factuelle, n’était pas perçue, occultée qu’elle était par les hostilités croissantes à l’égard de l’interculturel idéalisé. Il fallait rassembler toutes les critiques le concernant sans concerner l’interculturel historique. Il fallait relier leurs fonctionnements séparés.
h./Critique de l’interculturel récapitule de façon manifeste les erreurs et les manques du concept courant d’« interculturel ». Son emploi contemporain est en déficit concernant les problèmes humains les plus fondamentaux et les plus graves de l’actualité. Il l’est aussi concernant toute la problématique historique passée, miraculeuse ou tragique.
i./ Bref, il est idéalisé, en déni d’histoire, en déficit de globalisation ouverte et d’articulation plurielle.
j./ Pour reconnaître ces manques et y remédier, il faut découvrir que l’interculturel est un processus immémorial de l’histoire « sociale, sociétale » multifonctionnelle. Les sociétés sont les résultats d’histoires singulières tant internes qu’externes.
k./ Le passage de l’interculturel idéalisé actuel à l’interculturation matrice de l’histoire humaine planétaire et plurimillénaire demande la conjonction de tout un ensemble d’études les unes antérieures, acquises mais pas toujours intégrées. Dumézil, pour la tripartition, « religion, politique, économie ». Braudel, pour l’irrésistible montée des économies-monde au sein du politique encore premier. Clastres, pour l’inadéquation du sociétal et du politique et l’impact de la guerre. Les autres récentes et pas encore comprises (Todd, Vandermeersch, Godelier, Cosandey, Jullien, pour les interdépendances du familial, du politique et du religieux.