a./ Le livre opère ainsi un changement de paradigme souvent apprécié ; il y parvient en s’appuyant sur une histoire identitaire évènementielle refondée dans une histoire fonctionnelle.
b./ Le point d’appui de cette histoire fonctionnelle est l’évolution des Formes de société.Elle se produit à partir du « jeu » des Activitésen rivalité qui fonde ces Formes.
c./ Ainsi, la Religion et la Politique, pas toujours mais souvent associées, fondent les Formes de sociétéroyales et impériales.
d./ La « Grande transformation » (Karl Polanyi : 1949) engendre la nouvelle Forme de société de la nation marchande. Elle y parvient que dans la mesure où l’Économie et l’Information scientifique et technique sont associées, la première détenant de mieux en mieux le pouvoir suprême.
e./ On le voit, l’interculturation est bel et bien obligée de découvrir entre quoi et quoi il y a interculturation transformatrice. Elle doit découvrir ses objets dans l’histoire et les énoncer clairement. Ce faisant, elle clarifie l’histoire en la conduisant à révéler ses fonctionnements producteurs et ses résultats produits.
f./ Les fonctionnements, ce sont ceux des acteurs à l’œuvre dans les contextes institutionnels des grandes Activités : religion, politique, économie, information.
g./ Les résultats, ce sont justement les changements des Formes et régimes de société : tribus, chefferies, royaumes, empires, sociétés d’économie informationnelle nationale, puis d’économie financière mondiale
h./ C’est ainsi que le suivi, attentif, étendu, rigoureux de l’interculturation historique, conduit à la découverte puis à la confirmation de ces deux fondamentales Figures de l’humainhistoriqueque sont les institutions des grandes Activités et des grandes Formes de société.
i./ L’histoire identitaire événementielle évolue en raison de cette complexe interculturationdu monde. La première ne peut pas être comprise si l’on ne sait pas se référer à la seconde qui, elle-même, n’est intelligible qu’à travers les dynamiques associées des trois figures de l’humain en acte et en représentation. L’un et l’autre, l’interculturel et l’histoire ne peuvent que se comprendre qu’ensemble.
j./ Le livre L’interculturation du mondea dû d’abord consacrer sa 1ère partie à « Une autre lecture de l’histoire ». En quatre chapitres, elle parcourt 3000 ans et fait sa « lecture » en explorant les deux plus grandes mutations des « Formes de société.
k./ La 1ère mutation voit l’humanité substituer largement aux tribus, les chefferies, les Cités-États, les royaumes puis les empires. Cela n’empêche pas les tribus de perdurer et même de triompher souvent des empires.
l./ Toutefois, ce sont les formes royales, impériales qui se consolident et les tribus qui diminuent en nombre et en puissance.
m./ Reste que l’une et l’autre formes ont en commun le fait d’attribuer une grande importance au Religieux et au Politique.
n./ Il en va tout autrement lors de la 2e mutation. Celle-ci concerne d’abord l’Angleterre de 1649 et la France de 1789. La forme de ces sociétés cessent d’être celle du royaume suite à de violentes révolutions.
o./ Naissent alors « démocratie », « république » et surtout « nation marchande ». Les États-Unis de 1790, s’inscrivent dans cette perspective.
p./ Les fonctionnements organisés, institués des sociétés ont changé car les Activités économiques et informationnelles sont devenues premières en lieu et place des Activités religieuses et politiques ont été forcée de céder la place directrice.
q./ Religion et Politique ont d’abord détenu le pouvoir suprême pendant des millénaires. C’est, d’abord en Grèce Antique, ensuite au cours du second millénaire de l’Europe qu’à travers un « Politique » déjà changé, Économie et Information s’imposent dans certains pays, pas dans tous.
r./ Sur ces bases, les 2eet 3eparties de L’interculturation du monde peuvent reprendre l’histoire identitaire et événementielle contemporaine.
s./ D’abord, le Japon de l’Ère Meiji réagit au coup de force américain qui au milieu du 19e siècle lui impose de commercer ». Le Japon shogunal (militaire) redevient impérial (davantage religieux). En réalité, pour mieux intégrer les deux grandes Activités (Économie et Information) et en tirer la même puissance que l’Europe. Dans de nombreuses circonstances Georges Devereux (1943) découvre cette « acculturation antagoniste » des « dominés.»
t./ L’interculturation antagoniste la prolonge dès lors que dominants et dominés y sont parties prenantes ensemble de plus d’une façon. Ainsi, tout au long du 20e siècle sous deux modalités opposées. D’abord deux guerres chaudes extrêmement meurtrières. Ensuite, une guerre froide qui ne l’est pas. À la fin, l’implosion de l’Urss en 1989, résulte de l’exacerbation de la concurrence tous azimuts portée par la Triade (Etats-Unis, Europe, Japon)..
u./ Ainsi, l’interculturation, on peut le découvrir à travers la lecture entière du livre, est une notion d’une grande puissance, inséparablement théorique et pratique. Déjà, elle introduit l’histoire active fonctionnelle au sein d’une histoire trop encore narrative, descriptive. Davantage, elle peut fonder une histoire « rétrospective, prospective » et même destinale.
Retour au sommaire II./ WW: le Coeur
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