Terme pas encore généralisé, présent, nous allons voir pourquoi, dans le vocabulaire de la missiologie chrétienne. L’inculturation peut se définir en contraste avec l’acculturation. Dans l’acculturation, la culture dominante va « vers » la culture dominée. « Ac » vaut pour « Ad » (cf. Acculturation contresens). Dans l’inculturation, la culture dominante accepte de se laisser plus ou moins volontairement pénétrer par des données culturelles venues de la culture dominée. Ainsi, le culte des Saints a représenté pour l’Eglise catholique une volonté de s’adapter aux religions antérieures souvent polythéistes, c’est-à-dire honorant plusieurs voire de nombreuses divinités. Selon les cas, l’inculturation n’est qu’une conduite stratégique habile pour obtenir que la culture dominante maintienne plus facilement son pouvoir sur les acteurs des sociétés et cultures dominées. On ne doit cependant pas exclure que l’inculturation puisse représenter un ajustement culturel jugé en soi positif pour les dominants. Mais surtout, il convient de constater que rencontres et échanges culturels entre dominants et dominés s’auto-organisent en eux-mêmes sans pouvoir toujours relever d’une stricte volonté des uns et des autres. C’est l’une des raisons réalistes et logiques pour lesquelles la notion à tous égards la plus complète est bien celle d’« interculturation ».