Allemagne, réunification (10 1989)-(10 1990)
Passage à la réunification des deux « Allemagne » : de l’Est et de l’Ouest. Que dit-on alors à l’Est ? Deux phrases sont successivement mises en avant.
D’abord : « Nous sommes « un » peuple ». C’est la revendication ethnologique démocratique. ? Ethnos et Demos se soutiennent mutuellement pour protéger « un » peuple singulier qui « joue » à sa façon sa partie mais aussi dans le contexte large et diversifié d’un « bien » lié à l’humain entier (diversité pour la meilleure unité !).
Ensuite 2e phrase : « Nous sommes « le » peuple. Au sein même de « ce » peuple, seule la présence de l’entièreté de l’humain fonde sa souveraineté. C’est l’affirmation de l’identité politique de l’humain entier (le peuple, « laos » qui prime sur les singularités sociales « élite ») et sociétales (pays ethniques puis nationaux) qui, un temps sont plus puissants. Pourquoi « laos » en-deçà et au-delà d’ethnos et de demos ? Parce que la souveraineté fondatrice ne peut pas venir de l’ethnie particulière ni du demos politique singulier mais seulement de ce qui dit le commun général de l’humain, « laos », qui n’exclut aucun humain quel que soit son statut diminué en un lieu et en un temps, de facto, jamais de jure. Dès qu’elle ne signifie pas cela l’expression « Droits de l’homme » devient un leurre. Et c’est aussi le cas si, dans un 3e horizon lié, les « Droits de l’homme » ne sont pas irréductiblement complétés par une référence aux droits du « non-humain » (Descola, 2005) au sens le plus englobant, celui d’une Terre-monde(s) (Gaïa).
Bibliographie (J. Demorgon)
- 1./ 2014, « Peuples et peuple humain », 69-76, in Humanisme, n° 305, Retrouver le peuple.
- 2./ 2016 L’homme antagoniste, Chapitre XXVIII, 8. « Empêcher le vol du sacré qui relève de l’humain cosmique : « Laos », 360-361
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